« Marseille en 1910 est en pleine forme. Capitale coloniale, la seconde ville de France avec ses 550 000 habitants, s’enorgueillit encore de l’Exposition … coloniale de 1906 qui fut un triomphe. Elle est fière de ses bâtiments nouveaux, créés sous l’Empire haussmannien, et du développement de son port. La création de la Joliette, en 1853, a désengorgé un Lacydon où les bateaux s’entassaient dans un désordre indescriptible, la construction du bassin de la Madrague vient d’être décidée, les Docks du Lazaret fonctionnent à plein, l’Opéra donne la Mireille de Gounod, le SH Marseille (ancêtre de l’OM), bat sèchement le Lyon Olympique par 5 à 0, La Ciotat , si proche, si loin, invente la pétanque, les tramways sillonnent une ville où de rares voitures à l’arrogance pétaradante disputent la rue à des hordes de calèches et de charrettes, le député Cadenat est élu maire, on parle affaires au Café Riche, au croise- ment du Cours Saint Louis et de la Canebière, le Pont Transbordeur (qui a résisté au tremblement de terre du 20 juin 1909) permet depuis 1905 de traverser le Lacydon en moins de deux minutes.
En décembre 1910 (naissance de Gaston Defferre), les journaux parlent du crime de la rue de Rome, de la révolte des Druzes, des incidents de Macao ou du parricide de Pouzergues. Et le 3 décembre, les célèbres cigarettes Gauloise font leur première apparition. Côté brillant, Marseille ne manque donc de rien. Elle n’en a pas moins ses aspects moins reluisants. L’un de ceux-ci est le canal de la Douane qui parcourait jadis l’arsenal des galères de Louis XIV. Le canal connut maints avatars, mais au XIXème siècle, les négociants marseillais installèrent sur ses bords de nombreux magasins et entrepôts de marchandises venant de la mer, dont certains sont toujours là. Ces entrepôts suscitaient la présence constante de douaniers chargés de contrôler les cargaisons, constituées pour l’essentiel de barriques de vin et d’une huile nécessaire aux savonneries malodorantes de la rue Sainte, d’où le nom de Place aux Huiles donné plus tard à cette partie de l’ancien arsenal. Le canal de la Douane, dont l’utilité diminuait au fil des ans, devint un refuge pour embarcations modestes en même temps qu’un véritable dépotoir dont ses voisins ne manquaient pas de se plaindre, et la Ville n’eut de cesse que de le combler, ce qu’elle fit en 1927. Nous n’en sommes pas là.
C’est au bord de ce canal nauséabond, mais situé au cœur de la ville et du port, que le Rowing Club de Marseille installe son premier garage : 37 quai du Canal, au fond à gauche, entre deux importateurs de vins dont les barriques s’alignent sur le quai, tout contre ce qui est aujourd’hui la rue Fort Notre Dame, car elle montait à Notre Dame de la Garde, elle même enfermée, jusqu’au XIX ème siècle, au cœur d’une forteresse militaire. Au dessus du Rowing se situait jadis l’hôpital des forçats.»
Ainsi débute le premier chapitre de ce « Cent ans de Vieux Port », qui raconte l’histoire d’un club au cœur de sa ville…
[su_spoiler open= »no » title= »Le Rowing Club de Marseille fut fondé en 1910 à l’initiative du Rugby Club Universitaire de Marseille. » style= »fancy » icon= »plus-circle »]L’impulsion fut donnée par des rameurs Lyonnais originaires du CAL (C’est la raison pour laquelle le Rowing portera les couleurs lyonnaises Bleu-Bleu) venus s’installer dans la cité Phocéenne pour raisons professionnelles, et qui voulurent retrouver le sport qu’ils avaient coutume de pratiquer sur leur Rhône.
L’histoire commença avec deux ou trois bateaux, le soutien du CAL (club d’aviron de Lyon) qui fournit du matériel, M. COUCKE vice président du Club Nautique de Nice et l’enthousiasme de ses vingt-cinq premiers membres. Première installation dans un garage au 37 quai du Canal sous le nom de Rowing Club Universitaire de Marseille. Les inscriptions se faisaient chez M. HARDOUIN 3 rue de Noailles. Les statuts et règlements seront définitivement élaborés et le comité d’administration sera élu à la Brasserie de la Paix.
M. BAILLY fut le premier capitaine d’entraînement.
Membres fondateurs : M. PERRAND Président, L. PARLIER, A. BUSS, A. RIDART, J. VIDAL, H. GALIERES, A. HARDOUIN, C. LAN, R. GIRAUD, R. BAILLY, H. SAVIGNAC, H. CAIRE.
Une petite précision n’est peut-être pas inutile : jusqu’à l’entre deux guerres, la place aux Huiles et le cours d’Estienne d’Orves n’existaient pas. A leur emplacement se trouvait un canal, appelé Canal de la douane. Le Rowing se situait dans l’angle, non loin des escaliers qui grimpent jusqu’à la rue Fort-Notre-Dame.
En 1927, Les rameurs montaient dans leur yole en bois, gagnaient le Vieux-Port, évitaient le « ferry-boite » et gagnaient le large, matérialisé par le pont transbordeur. Cela aurait pu durer longtemps ainsi, si la municipalité du Docteur Siméon Flaissières n’avait décidé de combler le Canal de la douane. Le comblement du canal nécessitait de porter les bateaux jusqu’au quai de Rive Neuve pour la mise à l’eau.
1927 – Organisation de la Première édition de la « Coupe de Noël » dans le Vieux-Port.
En 1928, Le club dut se mettre en quête d’un autre siège. Il le trouva non loin de là, au-dessus du bassin de carénage; le club fit construire un bâtiment à l’angle de la rampe Saint-Maurice et du boulevard Charles-Livon. Il allait y rester un tiers de siècle.
Le bâtiment fut financé par les « Amis du Rowing ». Le club comptait 70 membres.
En 1944, pendant la guerre, destruction presque totale de l’immeuble sous les bombardements et perte de tous les bateaux.
En 1956, achat du terrain.
En 1960, le Club compte 250 membres actifs et 22 bateaux. Lors des fêtes du cinquantenaire, le président Raymond Guys prévoyait déjà un déménagement proche et une nécessite d’agrandir les locaux pour accueillir de 400 à 500 membres et une cinquantaine de bateaux.
En 1963, ce fut de nouveau une décision municipale, liée au Vieux-Port également qui provoqua le nouveau déménagement du club : le Rowing fut exproprié en vue de la construction du tunnel sous le Vieux-Port. Le club n’eut cependant qu’à traverser le boulevard Charles-Livon pour, en 1967, s’installer dans une traverse, entre les actuels cercles militaires de garnison et hôtels Novotel – Sofitel.
Il s’installe dans l’anse de la réserve sur le site actuel. Pendant quatre années le club est hébergé dans un hangar.
En 1967, eut lieu l’inauguration du bâtiment actuel.
Depuis sa fondation, en 1910 le Rowing Club de Marseille compte de nombreux champions et championnes parmi ses membres. Environ 40 internationaux sélectionnés en équipe de France, deux médailles aux JO paralympiques et plus 80 titres de champions de France.
Voir l’onglet palmarès.
Les Présidents du Rowing Club de Marseille :
1910 – 1911 : PERRAND
1911 : Léon PARLIER
1911 – 1914 : Stuart LOVE
1914 – 1919 : Adrien NADAUD
1919 – 1922 : Jean VIDAL
1922 – 1923 : Ernest LE JEAN
1924 – 1925 : André LIDENMEYER
1925 – 1926 : Eugène SIGG
1926 – 1927 : Hippolyte SANTIARD
1927 – 1932 : Georges SALMON
1933 : René BAILLY
1934 : André DAHER
1935 – 1941 : Jean OUVIERE
1941 – 1944 : Alexandre HARDOUIN
1950 – 1956 : Paul BOUCHARD
1956 – 1967 : Raymond GUYS
1967 – 1977 : Paul BOUCHARD
1977 – 1985 : Georges GROB
1985 – 1996 : Jacques BIANCHI
1996 – 1999 : Bruno MILLARD
1999 – 2000 : Pierre ALBRAND
2000 – 2004 : Marcel SIGURET
2004 – 2019 : Eric NOTIN
Depuis 2019 : Rémy TARANTO
34, boulevard Charles LIVON
13007 Marseille
Tél. / Fax : 04 91 52 27 15
ROWING CLUB DE MARSEILLE – CLUB D’AVIRON À MARSEILLE, ASSOCIATION SPORTIVE FONDÉE EN 1910